La fête du Travail en télétravail

Par Michaël Thomas Kowalsky, étudiant aux cycles supérieures en droit du travail à l’UQÀM

Le premier mai est typiquement marqué par une mobilisation massive des regroupements ouvriers, mais la fin de l’été est marquée par la fête du Travail, une journée fériée qui mérite une analyse en ce temps de télétravail répandu. La fête du Travail, comme tous les jours fériés, a été durement gagnée par le mouvement ouvrier. Or, celle-ci mérite d’être réexaminée, car les prestations de travail en soi ont récemment changées et donc il est nécessaire de reconsidérer ce que l’on fête maintenant.

Le milieu professionnel a basculé en raison de la pandémie. Les bureaux au centre-ville ont suivi la directive générale de n’avoir qu’un nombre restreint de membres du personnel sur les lieux. Il y a conséquemment eu une migration massive vers le télétravail, passant du travail au bureau vers celui au domicile personnel des travailleurs. Les professionnels ont adapté leurs outils de travail et sont devenus habiles pour tenir des téléconférences numériques, notamment. Ils ont réaménagé leurs foyers afin d’accommoder l’espace requis par un espace de travail convenable. Cela n’est pas arrivé sans inconfort.

Plusieurs travailleurs ont eu de la difficulté à s’assurer que leur mobilier soit ergonomique, qu’ils aient un éclairage adéquat et que leur connexion à l’internet soit fiable. Nombreux sont ceux qui ont connu une douleur aux yeux après avoir passé des heures prolongées devant leur écran d’ordinateur. Le travail à domicile a enlevé l’aspect humain qui caractérisait les locaux remplis de collègues et qui permettaient les échanges d’idées. Les travailleurs ont constaté que la ligne séparant leur vie professionnelle et leur vie personnelle devait fine, voire inexistante. Confinés à la maison, il était alors impossible de quitter les lieux du travail. Certes, avec tous ces éléments négatifs, on pourrait bien se demander : que célèbre-t-on en cette fête du Travail ?

Pourquoi fête-t-ton ?

Avant de préparer un gâteau afin de célébrer la journée et de rassasier son bec sucré, il est nécessaire d’examiner les effets de la pandémie sur le milieu du travail. L’économie a grandement souffert. Les occasions d’affaires ont diminué et plusieurs ont perdu leur emploi. Les chaines d’approvisionnement ont été bloquées par souci de ne pas transmettre le virus. À l’opposé, d’autres secteurs de l’économie, tels que les services de santé, ont été déclarés essentiels. Sur ce point, nous pouvons célébrer l’assiduité et le travail acharné du personnel des hôpitaux et les centres pour personnes âgées qui ont mené le combat contre la COVID-19 et assuré la sécurité de la population.

En cette année particulière, nous devons célébrer notre santé physique et psychologique. La fermeture des centres d’entraînement (au même titre que d’autres services non essentiels) a poussé la population à redécouvrir des activités de plein air comme la randonnée, le jogging et la bicyclette. Plusieurs municipalités à travers la province ont aménagé des rues piétonnes afin de permettre le déplacement de leurs citoyens en conformité avec les consignes de distanciation sociale. L’isolement causé par le confinement, nuisible à la santé mentale, a été contré par la tenue d’événements sociaux virtuels. Ceux-ci ont notamment permis aux gens de demeurer connectés les uns aux autres, malgré la distance physique les séparant. Les célébrations de cette fête du Travail devront donc être un mélange d’eau et de vin, afin de ne jamais oublier les millions de gens qui ont perdu leur vie ou qui continuent de vivre avec des séquelles dues à la pandémie.

La dynamique de pouvoir

Les changements inévitables apportés au milieu professionnel ont causé de nouveaux conflits de travail. Chez Grey Casgrain s.e.n.c., nous agissons à titre de médiateurs civils entre les salariés et leurs employeurs. Si vous avez un problème au niveau professionnel, nous vous invitons à nous transmettre votre plainte contre votre employeur afin de régler le tout avant qu’il ne soit trop tard.